La balade du dimanche : à la cueillette des morilles au Paradis
Cette semaine comme la semaine dernière , monsieur Petitegentiane et Mademoiselle Petitegentiane n°2 ont accompagné papy Petitegentiane à la cueillette des morilles dans notre petit coin de paradis . Je n'ai pas participé aux sorties au "Paradis" comme nous appelons dans ma famille ce petit coin de Franche-Comté , Junior était patraque , et j'avoue que cette semaine je n'avais pas le coeur à grand chose ...
Une petite marche est nécessaire pour toucher le graal et sur le chemin , les jeunes génisses de race Montbéliarde occupaient le chemin ! Père et fille arnachés de la boite d'herboriste avancent baton en main (indispensable outil pour le chercheur de morilles pour pouvoir voir sous les grandes herbes ! ) . Ma poulette qui n'a peur de rien ou presque , a pris plaisir à aller à leur rencontre , allant même jusqu'à carresser le museau de l'une de ces jolies vaches ! Papy est là pour immortaliser l'instant .
Ils n'auront pas fait le déplacement pour rien . Arrivés sur place , bien aidés par papy Petitegentiane le pro des champignons et en particulier des morilles (c'est un véritable oeil de lynx) ils ont découvert de belles têtes blondes "clairant" telles des lumières au milieu des grandes herbes ...
Disciotis venosa : pézize veinée
Cette année particulièrement humide où on a bien du mal d'avoir l'impression d'être au printemps tant le soleil a du mal de se montrer (à croire qu'il s'est fait la malle à l'autre bout de la planète ? ???) a favorisé la pousse d'autres champignons que nous apprécions beaucoup . Peu de gens les connaissent et les cueillent . Quand j'étais gamine , j'appelais ces champignons des "oreilles" parce que je trouve qu'ils sont plissés comme des oreilles et ont une texture qui s'approche de la texture de nos oreilles ! Quand on les sent , une odeur d'eau de javel émane de ces champignons un peu spéciaux et qui rebutent les gens qui ne connaissent pas . Cette odeur disparaît évidemment une fois que l'on a séché ces champignons . C'est un champignon très toxique à l'état cru . Ils ne se consomment qu'après avoir été séchés et une fois cuit on un goût très proche de la morille .... bref c'est un très bon champignon mais à ne pas confondre avec d'autre champignons de ce type mais qui ne sont pas comestibles .
Très proches des morilles, la pézize veinée avec ses 10 à 15 cm de diamètre est la plus grande des pézizes. On peut la reconnaître grâce à sa poussée printanière : de la mi-mars à la fin avril, à la forme veinée du centre du champignon, s'amplifiant au fur et à mesure que le champignon s'étale, à sa chair très cassante, blanche à la coupe , à une différence de couleur assez forte entre l'hyménium brun à brun-foncé et l'extérieur non fertile du réceptacle très pâle à blanchâtre. Elle un pied blanchâtre trapu, sillonné, bien enterré et fixé au substra et surtout une odeur très caractéristique d'eau de javel qui facilite la détermination du champignon sur le terrain.
Ce dernier caractère, bien qu'assez fort à la cueillette, disparaît entièrement à la cuisson, faisant de cette pézize un comestible de bonne qualité, sans toutefois égaler sa proche parente : la morille
André Marchand mycologue ayant écrit l'une des bibles des mycologues décrit la pézize en expliquant que par ses caractères microscopiques, cette pézize s'apparente de très près aux morilles dont elle figure l'état primitif, simple mais géant, d'un seul alvéole. En effet, on peut interpréter la morille comme un assemblage pédicellé de multiples pézizes .
Ce champignon relativement commun, est aussi appelée oreille de cochon dans certaines régions. Elle pousse de la mi-mars jusqu'au tout début mai (voir un peu plus selon les années ) sur les mêmes stations que la morille, à même le sol, sur terrain argilo-calcaire à légèrement sablonneux, dans les bois sous feuillus surtout frênes , parcs, haies, le long de ruisseaux .
La présence de cette pézize veinée est un très bon indicateur pour une présence éventuelle de morilles . Elles commencent à pousser environ 15 jours avant la morille . Mais il est fréquent de les trouver l'une à côté de l'autre comme ici :
Les morilles blondes , grandes copines et cousines des pézizes veinées sont belles et bien là aussi . La cueillette sera bonne . Les plus beaux spécimens pesaient 150 g et 170 g !
Morchella vulgaris esculenta - morille blonde
La morille se sèche facilement tout en gardant son parfum. Par le biais du séchage, elle perd de sa toxicité.
la morille crue est toxique , celle-ci comme beaucoup d'Ascomycètes contient des hémolysines, substances qui détruisent les globules rouges. Mais une cuisson longue ou une conservation par séchage supprime ce danger.
Voilà , je terminerai cette petite balade dominicale par une jolie fleur de pissenlit en guise de soleil et une énorme pensée pour la marraine de mon loulou ...FORZAAAAAAAA !