La balade du dimanche à la ferme Mougin de Bavans... le bonheur est dans le pré ... avant d'être dans l'assiette !
Voilà un moment que je vous rabats les oreilles avec mes poulets et leurs délicieux sots l'y laisse , mes magrets de canard , mes coqs au vin jaune , que j'achète pas très loin de chez moi , à Catherine ma petite fermière préférée ! ... eh bien aujourd'hui , vous allez faire connaissance avec Catherine et son mari Didier Mougin qui élèvent des volailles à Bavans une petite bourgade du Doubs en Franche-Comté ! Depuis quelques mois , leur fils Charles qui a terminé ses études les a rejoint pour travailler avec eux . Marion , leur fille , leur donne aussi le coup de main quand elle est là .
Ce billet est une réédition du 18 septembre 2011
Je suis allées leur rendre visite en ce lundi 22 août 2011 . ... Catherine et Didier s'étaient accordés 2 jours de relâche . Ces jours là , il faisait très très chaud sur la Franche Comté (36-37 degrés ) et les volailles cherchaient déjà l'ombre à 8h30 du matin , heure à laquelle Catherine m'avait conviée à la visite de sa ferme . Au départ , on devait se retrouver à 14h mais à cette heure là , quand il fait chaud , les volailles ne sont plus dans les prés mais dans leurs cabanes ou à l'ombre de leurs cabanes . Alors on a avancé l'horaire à 8h30 pour espérer voir les volatiles se promener dans l'herbe ! ... Vous allez voir que déjà à 8h30 , les bêtes étaient bien à l'ombre et jusque derrière les portes !
En 1997, il y a 16 ans de cela , Didier et Catherine Mougin ont décidé de faire un virage à 180 degrés dans leur vie professionnelle . Elle était cadre dans la grande distribution , lui , travaillait chez Peugeot à Sochaux . Fils d'agriculteur , son père n'avait pas voulu qu'il reprenne la ferme familiale , alors il était parti travailler à "la Peuge" comme on dit chez nous . Mais Didier a toujours eu la fibre agricole , il est né à la ferme familiale à Bavans et un jour de 1997 , il a décidé d'élever quelques poulets , quelques lapins ... et puis il y a eu de la demande, alors , il y a eu de plus en plus de poulets . Catherine a laissé son métier dans la grande distribution et s'est lancée dans l'aventure ... une aventure pas de tout repos forcément . Elever des poulets au grand air, des canards , des oies, des dindes , des pintades , des coqs , des chapons, , les nourrir avec les produits de la ferme en grande partie nécessite de lourds investissements tant pour les "cabanes" des volailles qu'ils ont fait venir du Sud-Ouest , que pour le laboratoire de transformation des animaux .
Les contrôles sanitaires sont draconiens et avec un niveau d'exigence des services sanitaires de plus en plus élevé .
Quand ils se sont lancés , ils n'y connaissaient rien en matière de volailles , ils ont dû se former et c'est dans le sud ouest qu'ils sont allés passer 1 semaine pour apprendre comment mettre en place leur élavage chez un autre éleveur . Ensuite , ils ont dû se débrouiller seuls . Catherine me racontait comment quand il y avait un problème , elle appelait par téléphone l'éleveuse qui lui avait appris les bases de son nouveau métier dans le sud ouest pour trouver la solution aux problèmes techniques qu'ils rencontraient avec les animaux ... pas évident ! il faut être sacrément combatif pour franchir tous les obstacles et les problèmes liés aux volailles ... pas de vétérinaire compétent en matière de volaille dans la région les premières années ... c'était la débrouille avec un vétérinaire situé à l'autre bout de la France jusqu'à ce qu'un jeune vétérinaire local se lance dans l'aventure pour les épauler et se former lui aussi à cette problématique particulière et peu courante dans notre région . Catherine n'avait jamais gavé de canards , il a fallu apprendre et c'est chez un éleveur près de Besançon qu'elle était allé (depuis cet éleveur n'est plus en activité ) pendant 1 semaine .... aujourd'hui , elle maîtrise parfaitement la phase de gavage des canards !
Mais chez Catherine et Didier Mougin la passion est au rendez vous , l'amour du travail bien fait est là chaque jour qui passe malgré les difficultés à faire vivre une exploitation agricole de nos jours . Epaulés maintenant par le fiston , les soins aux animaux c'est 7/7 jours ... pas beaucoup de repos pour eux mais je peux vous assurer pour l'avoir vu de mes yeux vu ,que les volailles sont élevées du jour 2 de leur vie au dernier jour en pouvant batifoler dans la grande herbe verte , nourries au maïs produit sur l'exploitation (non OGM) , au soja (non OGM aussi ) et aux sels minéraux , huiles essentielles ... bref de quoi faire des volailles de grande qualité ! le bonheur est dans le pré à la ferme Mougin , avant d'être le bonheur dans notre assiette !
La ferme s'étend sur 2,5Ha . Chaque mois ce sont près de 175 canards âgés de 1 jour qui arrivent à la ferme , 500 poulets, 70 oiselets (bébés oies ) etc ... il ya donc en permanence entre 2500 à 3000 volailles sur l'exploitation .
Nous avons commencé la visite par les petits oies ,On peut les voir s'épanouir ! Ce jour d'août , les oies étaient encore toutes jeunes , ce sont celles qui seront vendues à Noël ! ... ce jour là rien qu'à les regarder ces oiselets ( j'ai appris que les bébés oies s'appelaient des oiselets , je ne le savais pas , et vous vous le saviez ? ) je les voyais déjà dans ma casserole , fourrées de pommes et de foie gras ... oui je sais je suis un peu sans coeur devant ces pauvres petites bêtes si mignonnes ... mais bon ... elles sont élevées pour finir dans nos casseroles non ? !!!
Nous avons ensuite poursuivi la visite par les poulets :
Les poulets sont élevés pendant 100 jours minimum soit 3 mois 1/2 à 4 mois . Les 500 petits poulets vont rester 3 semaines dans la nurserie :
puis il vont rester 6 semaines dans un nouveau bâtiment, tous ensemble . Ils resteront principalement dans les cabanes pour éviter de se faire manger par les prédateurs extérieurs (rapaces etc ... ) parce qu'ils sont encore petits et sont donc des proies faciles .
parfois ; il y en a qui s'échappent quand même dehors , histoire de faire un festin avec un beau vers de terre trouvé après avoir gratouillé la terre ... et forcément ça fait des envieux et ça occasionne des bagarres entre jeunes poulets ! ... c'est la courses pour sauver sa pitance ... tellement que ça en fait des photos floues , j'avais du mal à le suivre ce poulet qui courrait autour de la cabane pour ne pas se faire piquer son vers par ses congénères !
Ils sont ensuite séparés dans plusieurs bâtiments pour encore 10 semaines et vont pouvoir profiter de la verdûre , se prélacer au soleil , chasser les vers de terre ...
Il fait chaud , les poulets se blotissent contre l'arrière des maisons pour se mettre à l'ombre :
Les volailles rentrent et sortent ,selon leurs envies , de leur cabane . Les parcelles sont entourées de grands grillages pour empêcher les intrusions d'animaux sauvages et autres bipèdes mal intentionnés ...
Le moindre coin d'ombre est pris d'assault par les poulets ... même derrière les portes !
Les animaux bénéficient d'une alimentation non OGM , le maïs et le soja vont être aspirés dans leur silot , vont être mélangés dans une machine, puis broyés avant d'être donnés aux volailles .
Elles sont abreuvées par de l'eau provenant du réseau , l'eau de pluie ne peut être utilisée pour limiter les risques d'infections pour les volailles .
ce jour là , Didier avait un "distributeur " d'eau un peu capricieux qu'il a dû réparer ... Didier c'est aussi un peu Macgiver dans ce cas là !
A côté des grandes cabanes des poulets , il y a les pintades ... l'an dernier , Didier et Catherine ont subit de lourdes pertes sur les pintades qui arrivaient à maturité à cause de gens mal intentionnés qui se sont introduits dans leur exploitation et ont volé une grande partie de leur cheptel ... coup dur pour eux , puisque pour eux c'était une perte sèche auquel il était impossible de palier rapidement , Ils ont dû tout recommencer à zéro avec les pintades , racheter des oisillons les nourrir pendant de longs mois (4 ) avant de pouvoir à nouveau mettre à la vente des lots de pintades ... le désarroi de catherine était grand et on ne pouvait que la comprendre ... et l'encourager à surmonter le moment pour repartir de l'avant . Les pintades , elles, sont élevées pendant 120 jours , on comprend mieux pourquoi c'est un coup dur pour l'exploitation .
Ils ont aussi des dindes ... voici les futures dindes de Noël ! des blanches , des noires, des tachetés ... y en a pour tous les goûts !
Didier et Catherine prennent la pause ... ben oui hein ! faut bien qu'on les voit un peu aussi ... y en a pas que pour les poulets ou les dindes !
Après les dindes , nous sommes allés voir les canards ... des beaux canards qui ce jours là se regroupaient dans les zones d'ombre des arbres ... sous le prunier , des canards mangeaient les prunes tombées par terre ! (les prémices du canard au pruneaux ! ) .
D'un côté on trouve les canetons âgés de quelques semaines :
Ils sont aussi les seuls dans le département du Doubs à produire du foie gras qui provient de canards élevés du jour 2 de leur naissance jusqu'à leur abattage , sur leur exploitation ... des foies gras excellents ! (tant ceux qu'on achète crus que ceux qu'on achète déjà cuisinés par Catherine .). Les canards élevés pendant 100 jours , sont ensuite gavés pendant 15 jours avec le maïs de l'exploitation avant d'être tués . Plusieurs races sont élevés sur l'exploitation : les canards de barbarie , les canards mulard et une 3ème sorte dont j'ai oublié le nom (Catherine , si vous me lisez quelle est la 3ème race de canards que vous élevez ? !!) . Vous pourrez acheter ,des magrets , des cuisses , des canards entiers , des gésiers confits , des coeurs de canards (ça on adore à la maison !) , des manchons et évidemment des foies gras crus ou cuits !
un canard de barbarie
dans l'ombre du cerisier (en saison , les canards mangent les cerises !)
à l'ombre du sapin ...
Au milieu des canards , on peut voir quelques beaux petits coqs ... je les aurais bien vu dans ma casserole accompagné d'une sauce au vin jaune (ben oui tant qu'à faire ! ) et de morilles ... pas vous ???? !
Tout en regardant ces beaux petits coqs , Catherine tient à préciser une chose : un coquelet ça n'existe pas ! oui oui , un coquelet c'est en réalité un jeune poulet ! eh oui ! J'ai encore appris une nouvelle chose ce jour là : le cycle de développement du ... coq ! ... de petit poussin , le futur coq passe par le stade poulet pendant plusieurs mois c'est un poulet puis on continue de le laisser grandir , le poulet c'est un ado en quelques sortes ! ... et puis quand il devient adulte il prend le statut de coq ! c'est un peu comme chez nous ... bébé --->enfant ---> adolescent ---> adulte et bien chez le coq on a :
Poussin ----> poulet ---> coq ! ... et voilà comment le mythe du coquelet c'est envolé dans la basse-court de Catherine en l'espace d'un instant !... qu'on se le dise !
Sur l'exploitation , il y a une mascotte ! un énorme dindon d'une 15 aine de kilo qui doit avoir autour de 7 ans ... il a échappé à la mort un mois de décembre ... et depuis c'est la star de la ferme ! .... il glougloute (quand il veut bien !) et répond à Catherine qui lui parle le langage dindon à coup de "glouglouglou , glouglouglou " ... mais ce jour là , le dindon était un peu cabot et ne voulait pas lui répondre malgré tous les efforts de Catherine ... il devait avoir trop chaud ! ... ça doit être ça ... d'autant que je trouve ça très moche un dindon !!
Le dindon ne veut rien entendre , alors ils s'y mettent à 2 pour le faire causer .... redoublant d'effort et de "glouglouglou" ....
Nous avons terminé la visite par le laboratoire de transformation ... La première chose qui m'a frappé en passant la porte , c'est l'odeur d'eau de javel et la propreté des locaux . La première salle après le sas d'habillage avec les bottes et tout ce qui va bien pour ne pas apporter de bactéries de l'extérieur , est celle de l'abattage et du plumage . Ensuite on change de salle , pour arriver dans la salle de vidage des volailles . Puis il y a la chambre froide , la salle de découpe , et la cuisine où Catherine prépare ses terrines, ces rillettes , ces conserves . Les bocaux sont stérilisés dans un autoclave qui vaut une fortune (pas moins de 12000 euros rien que pour l'auto clave qui permet de stériliser 12 bocaux d'1 litre en même temps) .
Catherine est une maniac de la propreté et ça y a pas , c'est nickel !
Catherine concocte donc une terrine de canard farcie au foie gras au top (mes enfants en raffolent ! ) , des rillettes , du canard confit , des cuisses de canards à l'ancienne, des gésiers confits , des magrets séchés fumés , etc... bref de quoi régaler les clients !
Si vous voulez acheter les produits de la ferme Mougin , vous pouvez retrouvez Catherine sur les marchés ou à la ferme les jours suivants :
Mardi : marché de Valentigney
Mercredi : marché place Denfert à Montbéliard devant les Halles
Jeudi : marché de Sochaux
Vendredi : marché de l'Isle sur le Doubs
Vendredi soir (16h30 -19h ) : à la ferme à Bavans
Samedi : marché de Montbéliard place du champ de foire devant la Roselière
Un dernier regard aux cabanes des poulets , dindes, pintades depuis l'enclos des canards ....
un autre regard aux canards :
Voilà ! maintenant vous connaissez Catherine , ma petite fermière préférée ! j'espère avoir donné envie aux franc-comtois du Nord franche-comté de rendre visite à Catherine sur les marchés du coin ou à sa ferme et de déguster ses produits de grande qualité .
Je remercie Catherine et Didier Mougin de m'avoir accueillie sur leur exploitation pour me la faire découvrir et vous la faire découvrir par la même occasion , Catherine qui a pris sur ces 2 jours de relâche pour ça ! Et puis je les remercies ainsi que leurs enfants , pour leur délicieux produits qui nous régalent chaque semaine depuis bientôt 2 ans que je les ai découverts ... Continuez ainsi à faire des produits de qualité ! Chez vous le bonheur est dans le pré , et après il est dans nos assiettes grâce à vous .... finalement Didier , Catherine , Charles et Marion sont des faiseurs de bonheur pour les papilles de leurs clients ! c'est un beau métier non ? !!
J'ai volontairement remonté ce post publié en septembre 2011 pour faire découvrir à mes nouveaux lecteurs et notamment aux nombreux franc-comtois qui me suivent ces petits producteurs du Pays de Montbéliard qui méritent qu'on les mette en avant et qu'on mette en avant le magnifique mais difficile travail qu'ils font pour élever des volailles de très grande qualité . Ils sont aussi producteurs de foie gras et leur foie gras est divinement bon ... pas besoin d'aller jusque dans le Sud Ouest alors qu'on a tout ce qu'il faut sur place !
L'an dernier , ils ont eu une belle double page dans le magazine Comtois en cuisine , je les avais quelque peu embarqués avec moi dans cette aventure en les faisant connaître au rédacteur en chef de l'époque , qui m'avait sollicitée pour faire des recettes pour le numéro spécial fêtes du magazine . Ils étaient allés leur rendre visite sur l'exploitation . Et nous avons été publiés en même temps dans le numéro de novembre décembre janvier 2013 .
Alors maintenant vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas aller rendre visite à Catherine sur les marchés ou à la ferme le vendredi soir !
Si vous êtes en panne d'idées de recettes pour cuisiner le poulet, la poule , le coq, le canard , la pintade , la dinde ,l'oie (cliquez ici) vous trouverez sur le blog une 40 aine de recettes diverses et variées ! Pour cela il vous suffit de cliquer sur la catégorie volaille dans la colonne de gauche sur le blog ou ici !