La balade du dimanche : Montbéliard
Aujourd'hui , je vous emmène faire une petite visite de la plus grosse ville qui se trouve près de chez moi : Montbéliard . Je vous y ai déjà emmener il y a longtemps déjà , mais je m'étais contentée de vous montrer des vues depuis le pont Bermont , très fleuri en été , et l'Eglise Saint Mainboeuf . Aujourd'hui c'est au coeur de la ville que je vous emmène , histoire de voir les maisons et les monuments (enfin , une partie des monuments!) .
Cette ville de 27000 habitants environ est une sous préfecture du Doubs . Son histoire remonte bien avant l'an Mille , et est le berceau de la révolte luthérienne . Son passé historique est très riche , de nombreuses célébrités y ont vu le jour (Georges Cuvier , Armand Peugeot , Etienne Oehmichen , René Thom , André Boulloche, Francis Lopez .... ) . Aujourd'hui Montbéliard a sur son territoire communal une bonne partie de la plus grosse usine Peugeot de France , ce fut aussi la première usine du groupe créée en 1910 . Cette immense usine qui a compté jusqu'à 42000 personnes à la fin des années 70 début des années 80 est construite à cheval sur les communes de Montbéliard et de Sochaux. C'est toujours le 1er employeur mais elle ne compte plus que 10 à 12000 salariés , les progrès de la technologie en sont le principal responsable .
Les photos prises en Août dernier , montre un cadre un peu "méditerranéisé" ! Le service espace vert de la ville , avait décidé de succomber à la mode des oliviers pour décorer le devant des halles . J'avoue que sous un beau ciel bleu c'est assez joli. La ville est toujours très fleurie en saison et compte 4 fleurs , elle a été grand prix national du fleurissement .
Sources des informations : Wikipédia
L'ancien nom germanique de Montbéliard fut Mömpelgard. De 1042 à 1793, la ville fit partie du Saint-Empire Romain Germanique et forma le cœur du comté puis de la principauté de Montbéliard (Grafschaft Mömpelgard) fondé par l'empereur Henri III du Saint-Empire. Au XVIe siècle, Montbéliard adhéra à la Réforme protestante à l'instar de la République de Mulhouse et des cités suisses. La principauté fut annexée par la France en 1793. Montbéliard changea alors plusieurs fois de département. La ville fit d'abord partie de la Haute-Saône, puis en 1797 du département du Mont-Terrible avant d'être rattachée à l'Alsace en 1800 par son intégration au département du Haut-Rhin. Les pertes territoriales de 1815 entraînèrent son rattachement définitif au département du Doubs en 1816.
Montbéliard est le centre d'une agglomération de 119 059 habitants et forme avec Belfort la plus grande aire urbaine de la région avec 285 026 habitants.
Nous allons débuter notre promenade par le quartier des Halles . Située sur la place Denfer Rochereau , les maisons assez étroites qui la bordent sont caractérisées par des façades colorées .
Mais voyons d'un peu plus prêt ce bâtiment des Halles :
Les Halles telles que nous les connaissont on été érigée en remplacement du bâtiment des halles précédentes qui étaient en boiset qui existaient déjà en 1301.
La construction de l'édifice se fait en 3 temps:
- l'aile méridionale de 1535 à 1539 ;
- l'aile orientale de 1565 à 1592 ;
- l'aile occidentale de 1624 à 1626.
L'aile nord avait été prévue pour compléter et fermer l'ensemble mais il ne sera jamais construit.
L'édifice sert à la fois pour les services administratifs (Conseil gouvernemental ou régence, tribunal civil) et pour les services commerciaux (marché, douane, bourse aux grains...).
Possédant de vastes greniers, il sert parfois également de lieu de stockage pour le grain.
Le quartier des Halles s'impose comme le quartier commercial de la ville
Les halles et son quartier assurent alors une jonction entre la Neuve-ville (Faubourg de Besançon) et les quartiers plus anciens (Vieille ville).
Au cœur de la ville, les Halles (et la place qui l'entoure) sont le témoin de nombreux évènements (tournois, pièces et représentations, rassemblements,...)
Le bâtiment fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 12 juin 1992.
Les façades arborent un style très régulier augurant les prémisses du style Renaissance. Les façades extérieures sont en pierre de taille calcaires.
Au milieu de l'aile principale (méridionale) se dresse un campanile arborant une horloge et incluant une cloche, classée à titre objet aux monuments historiques depuis le 30 mai 1928, sur laquelle est gravée l'inscription : « Vox mea cunctorum sit terror Daemonum Frère Johan Vaucler abbé MVIC XVIII ». Juste en dessous un passage avec un arc en plein cintre permet de relier la cour intérieure.
Comme beaucoup d'habitations de la ville, les fenêtres sont munies de meneaux.
Le bâtiment s'inscrit dans le riche passé historique de la ville et est un des témoin de la période faste du début de la Renaissance en compagnie d'autres monuments tels que le temple Saint-Martin de Montbéliard, le château de Montbéliard,…
Le rez de chaussée de l'édifice accueille des actuellement des commerces et sa cour intérieure, un parking et depuis peu une biocoop.
Faisons le tour de ce bâtiment à la découverte de quelques maisons qui la jouxte :
Non loin de là , on trouve un monument très particulier : la PIERRE A POISSONS :
La pierre à poissons, située place Denfert à Montbéliard en France est le seul monument médiéval entier à subsister dans la ville. Elle aurait permis à Guillaume Farel de prêcher la Réforme.
La pierre à poissons fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 novembre 1922. La pierre de taille a pour dimensions : 20 cm de hauteur, 265 cm de longueur et 125 cm de largeur
Enclos vers 1300, séparé de la ville par un mur et communiquant avec elle par la porte de l’Horloge, le bourg est un carrefour, une place publique, un centre commercial, et donc le principal lieu d’animation de la cité. La pierre sert, comme son nom l’indique, d’étal au marché du poisson. Les poissons d’eau douce, pêchés dans les rivières et étangs environnants, et dont la consommation est beaucoup plus importante à l’époque (plus de 150 jours maigres par an) y sont débités et vendus à la criée.
Au Moyen Âge, la pierre est enclose dans une maisonnette de bois. Sur cette table, Guillaume Farel aurait prêché la Réforme
En 1523, Guillaume Farel est à Bâle où il fortifie sa doctrine au contact du réformateur et humaniste local, Œcolampade. Il est appelé par le comte Ulrich VI de Wurtemberg pour prêcher la Réforme à Montbéliard. Depuis quelques années, la cité connaît une certaine effervescence, marquée par des relations plus tendues entre la ville et les chanoines de Saint-Maimboeuf et par une volonté à modifier l’institution ecclésiastique, les mœurs et la foi. Dans ce climat, Ulrich pense que les idées de Luther peuvent faire des adeptes.
Farel est à Montbéliard entre juillet 1524 et mars 1525, prêchant sans relâche et avec véhémence, s’attaquant par l’insulte et les violences verbales à la messe et aux rites. Cela suscite des incidents violents et des débats contradictoires avec des franciscains envoyés de Besançon et avec des chanoines de Saint-Maimboeuf. Une partie de la population accepte mal les excès du prédicateur, alors que les cantons suisses, inquiets d’un tel voisinage, obtiennent d’Ulrich son départ. Il quitte donc la ville et regagne Bâle. Son séjour montbéliardais lui permet de prendre pour la première fois, la parole en tant que réformateur indépendant. Cette expérience lui inspire sa « Sommaire et brève déclaration », premier traité de liturgie évangélique en français. Par la suite, il s’efforce de répandre la Réforme dans le pays de Vaud à Neuchâtel, puis à Genève où il rencontre Jean Calvin en 1536.
Le passage de Farel à Montbéliard prépare le terrain à l’installation définitive de la Réforme luthérienne. En 1538, Pierre Toussain l’impose dans la ville avec l’abolition de la messe et des cérémonies catholiques. Une chose est donc sûre, Guillaume Farel a bien prêché la Réforme à Montbéliard. Une chose l’est moins, qu’il l’ait fait perché sur la pierre à poissons. Aucun élément historique ne vient la confirmer. La place sur laquelle elle est érigée porte le nom de square Farel.
Nous quittons maintenant la place Dorian , pour remonter la rue piétonne . Cette rue porte le nom de Rue Cuvier du nom du célèbre paléontologue qui est né à Montbéliard.
Quelques commerces présents depuis des décénies : du café de la paix en passant par le magasin de chaussures Jean Pierre ... je les ai toujours vu là depuis que je suis née il y a plus de 40 ans !
En haut de la rue piétonne on aperçoit la gare de Montbéliard ...
Nous rejoignons maintenant la place Saint Martin sur laquelle est érigée le temple Saint Martin , plus vieux temple luthérien de France et dont je vous reparlerai une prochaine fois .
Des maisons colorées avec du bois bordent la place .
Autour du temple , on trouve les bâtiments de l'ancienne banque de France , fermée il y a quelques années .
On trouve aussi les anciens bâtiments de la caisse d'Epargne , devenus une annexe de la mairie : on y trouve maintenant les services de l'état civil . Le fronton du bâtiment en mosaîque est surmonté par de jolis personnages sculptés .
On trouve également des maisons à colombages .
Et puis on trouve aussi la mairie de Montbéliard avec sur sa façade principale , le blason de la ville et une devise unique en son genre sur une mairie républicaine : "Dieu seul est mon appuys "
Devant la mairie , regardant le temple saint Martin , la statue de Georges Cuvier s'élève dans le ciel . J'aime beaucoup cette sculpture en bronze ...
Un dernier regard à Georges Cuvier , et cette balade du dimanche ( très tardive aujourd'hui ! ) s'achève . Je vous ferai visiter le temple Saint Martin dans une prochaine balade du dimanche , un monument essentiel du patrimoine montbléiardais .
En attendant , je vous donne rendez vous très vite pour de nouvelles recettes .